(Campagne dans l'Essonne, janv 09)
A peindre et photographier en parallèle, une question revient régulièrement : en dehors de toute échelle de valeur entre la photo et la peinture, à quelles conditions une image peut-elle passer du statut de photo à celle de peinture, et pourquoi certaines images ne peuvent être que des photos ?
A voir tant d'images sur toutes sortes de supports on en oublie que l'impact d'une image est moins dans ce que l'on voit que dans ce qui s'en dégage. Une image n'est pas intéressante si elle se résume en terme de séduction ( beau sujet, belle composition, belles couleurs). Elle doit contenir une autre dimension ( le temps, l'émotion, l'absurde, l'humour, l'incompréhension...) pour dépasser la simple représentation et accéder à la réflexion. Parfois on atteint ce point ultime par la magie de l'instantané, c'est ce qui fait unanimement une bonne photo. Mais lorsqu'il est juste "frémissant" dans la photo, la peinture permet de dépasser la séduction visuelle pour accentuer l'impact de ce ressenti qui ne tient qu'à un fil. Cette photo par exemple, malgré ma période "grande espace brumeux", ne passera pas sur la toile. Elle se suffit en tant que photo : la mettre en peinture ne lui apporterai rien de plus.