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Monologues d'une blonde
3 octobre 2008

Jeff Koons, l'invité de Louis XVI

Red_Doog
(Balloon Dog (magenta) de Jeef Koons, Versailles oct 08)

Jeff Koons à Versailles. Enthousiasme pour les uns, scandale pour beaucoup d'autres. Je ne défendrais pas ici la brillante idée de faire cohabiter anciens et modernes sous les mêmes dorures, principe qui ne peut qu'ouvrir les yeux et l'esprit. J'ajouterai juste mon grain de sable en disant qu'il ne pouvait pas y avoir de lieu plus adéquat à tant d'humour intelligent et clinquant.
Car à bien y regarder cette expression du kitsch contemporain n'est pas si éloigné des lustres du château. On pourrait même supposer que le personnage en lui-même, ainsi que ces œuvres voyantes et démesurées, n'auraient pas déplu à Marie-Antoinette, plus excentrique et en recherche de nouveautés que son roi de mari. Versailles n'a pas toujours été un palais/musée, bien au contraire. Si c'était, dans tous les domaines, le centre névralgique de la France, c'était là aussi où tout tendait vers l'originalité, le plaisir... et les jeux de l'esprit. Et d'esprit, drôle et réflexif, les œuvres de Jeef Koons n'en manquent pas, n'en déplaise aux vagues de touristes apathiques qui passent, l'œil rivé sur le guide, sans relever cette autre culture qui cohabite pour l'édification du leur. Et la preuve de la cohabitation réussie de ces deux époques, trois œuvres se fondent dans le décor, passant inaperçues pour la plupart des visiteurs (à vous de voir). Certains ont-ils pu supposer que Louis XVI pouvait avoir cet air de bellâtre arrogant ? C'est possible.
Je regrette une chose : que la démarche n'est pas été jusqu'au bout en exposant, dans de lourds cadres dorés comme il se doit, les œuvres de Jeef Koons en position "charmante" avec son ex-femme la Cicciolina. Elles se seraient magnifiquement accordées aux représentations classiques des bacchanales de dieux et de déesses, ou des scènes de paradis pas toujours très sages sous leur verni. Cela aurait été une belle occasion, pour les groupes scolaires, de faire une étude comparative sur le nu dans l'art (encore une occasion manquée d'éduquer à l'image autrement que par la pub trash mais passons, ceci est un autre sujet...).
Mais il ne faut pas bousculer trop vite les institutions et le goût du public. La preuve, cet emballage fait de galon doré, de velours rouge et de cage de verre pour ces œuvres trop grandes à digérer, comme pour limiter l'effet "tache dans le décor". Voyons cela de manière positive : il y a encore de la pusillanimité dans notre époque pourtant si débridée et c'est tant mieux : c'est autant de portes qui restent à ouvrir.

jeff_koons
(Jeef Koons et Ilona)

(J'ai choisi la plus "mignonne", je vous laisse découvrir les autres par vous-mêmes :=)))

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Commentaires
1
Je trouve ca un peu "space" et inadequat pour le lieux mais ca reste mon avis perso ;)
B
Ca blablate en effet. Ca déblatère ses petites considérations sur l'art minable, temporel, circonscrit au néant qu'il schématise (schématiser du néant, c'est dire la vacuité !). Une modernité minable, crucifiant tout le beau et la reflexion. L'on est bien loin des classiques, des académiciens, loin encore de Bacon et de sa décomposition d'Innocent X qui par ce caractère périssable toise l'intemporel. Pouah, là, dans le présent, dans l'immédiat, dans la pseudo-reflexion ontologique où parce que l'on pense que c'est art ce le devient mécaniquement ! Comme s'il suffisait d'une prétention, de se gargariser d'être artiste et plonger dans les affres de la médiocrité avec ce rot de contentement qui caractérise ceux qui hument leurs pets. Ici, il n'y a rien, quelle problématique sinon celle dégénérée (sic) de nous prouver qu'on ne fait que du rien, qu'on renverse un éléphant, qu'on superpose un matelas sur son sommier pour le prétendre art. L'Art, du néant, du vide, de l'absence, peut être est ce là son génie, à cet art, traduire parfaitement le vide de notre modernité, retranscrire avec précision toute notre absence où le journaliste devient philosophe, tout converge dans une endogamie qui s'aboutit en inceste. Tous les tarés du monde réunis dans le grand bal des ahuris. Je hais tout ce néant qui devient art parce qu'il en a la dénomination. Parce que l'art ayant perdu ses repères par l'apparition de nouveaux medium.
E
Un scandale ?<br /> Pourtant ce décalage de couleurs entre le balloon dog et le décor ancien a un coté décadent du plus bel effet, presque Brazil-esque.<br /> Bise.
P
J'irais , rien que pour la Cicciolina, na !! <br /> vous avez bien fait de ne pas m'attendre... :-)<br /> Mais ça me donne encore plus envie d'y aller avec vous en te lisant.
N
C'est sympathique mais est-ce de l'art (moderne, comptemporain) ou des objets de décoration design.
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