La symphonie mécanique
(La symphonie mécanique, le final, Grande Halle de la Villette, sept 08)
(La symphonie mécanique, la roue de guitares, Grande Halle de la Villette, sept 08)
(La symphonie mécanique, le souffle des flammes, Grande Halle de la Villette, sept 08)
Ça ressemble à une pause ouvrière à la Boris Vian, à un rêve éveillé de Lautréamont : c'est fortement pêchu et étonnant. C'était dans le cadre du Festival des Pop's à la Grande Halle de la Villette. La compagnie La Machine de François Delarozière a fait sauter la baraque. Au sens figuré, bien sûr, parce les Halles ce n'est pas une baraque.
Une compagnie composée de musiciens avec instruments classiques et de mécaniciens avec machines parviennent à s'accorder dans une belle synergie qui n'a rien de cacophonique. Bien sûr il y a des lignes répétitives (les machines ça aiment bien la répétition), bien sûr il y a des résultats aléatoires, mais l'ensemble est composé et le souffle général emporte nos perceptions qui ont bien du mal à suivre. Tout est à vue, dispersé en pôles instrumentals et le public navigue entre des orgues de flammes, des cymbales à air comprimé, une roue de guitares, des montages improbables de tambours, pistons, manivelles, chalumeau et autres assemblages hétéroclites et monstrueux qui, du bruit, produisent au final de la musique. Une démonstration qui prouve magistralement que la création c'est aussi et surtout rompre avec les codes.