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Monologues d'une blonde
23 mars 2006

A propos de geishas

geisha ( Geisha pour photo touristique à Kyoto, 1993) J'ai recadré cette photo où je suis sensée figurer car, au moment de la prise, j'étais tellement pétrifiée par l'ampleur du costume et la sophistiquation du maquillage de cette geisha pour touristes que j'avais l'air d'un lapin alluciné. La photo aplatit et ne rend pas le volume, l'odeur, la lenteur des gestes qui accompagnaient cette tenue et qui donnaient à cette femme un air surnaturel. Tout ce qui manquait à l'autre film à ambiance asiatique qui m'a, hélas, déçue aussi: "Mémoires d'une geisha". Et c'est bien dommage parce qu'on ne voit pas souvent des films sur le Japon, que c'était un beau sujet et qu'il y avait tout de même de magnifiques costumes et des actrices superbes, bien qu'au physique fort éloigné des normes de beauté japonaise de l'époque. Car tout ça façonné pour nos yeux d'occidentaux. Alors pour rire, une photo, non pas de geishas, mais de Koumi et moi dans le jardin de sa maison parentale, dans les environs de Kyoto, lors de mon voyage au Japon en 1993. Elle m'avait invitée à une cérémonie du thé dans la plus pure tradition où le kimono était de rigueur. Tenue difficile à porter, dont les vêtements de dessous compriment les seins, enserrent de partout, jusqu'au obi (ceinture) qui efface la taille, l'ensemble donnant une silhouette aux formes gommées. La suprême dificulté est de marcher sans ouvrir le kimono. Il faut plier légèrement les jambes, comme au ski, les genoux en dedans, et faire des pas minuscules avec des sandales qui, s'en en avoir l'air, font attrocement mal aux pieds. Ce qui fait qu'aujourd'hui encore les japonaises ont souvent une démarche ridicule, surtout quand elles courent. L'ajustement du kimono ne doit pas bouger d'un pli, ni la serviette/mouchoir dans son étui, calée dans l'échancrure, ni le kimono de dessous qui doit toujours dépasser d'un doigt uniquement. Alors lorsque dans le film la méchante geisha fait apparaitre l'intérieure de sa jambe en enjambant une entrée de porte, ça saute aux yeux. La symétrie de leur vêtement souvent bousculée, leur liberté de mouvement, les pas assez larges pour passer d'une pierre à l'autre sur un cours d'eau, pareils. C'est du détail pensez-vous, mais la culture japonaise fonctionne sur le détail minutieux. Les omettre c'est parler d'autre chose. En l'occurence, c'est un film inconsistant malgré l'histoire, sans grande portée, un peu comme lorsque les américains réalisent sérieusement un film en costumes sur la France de Louis XVI. Ça fait sourire et ça distrait. japon2
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Commentaires
L
Je trouve que tu as une tournure trés littéraire de présenter tes expériences et je suis vraiment friande de ton style. Je te félicite pour ta vive curiosité et constate avec grand plaisir que tu t'interesses aussi à l'art et la photographie. Tu manies le tout avec précision et magie et me donne envie de voyager à travers les mots. Merci.
E
Nicoals > mais on n'en parle plus, du service militaire, j'avais oublié <br /> Dam > hahaha ! Ceci dit, les jardins particuliers sont trés soignés, ratissés, coupés ect...
D
en parlant de détail , il y a une feuille plus haute que les autres là !
N
hum, j'aurai dû me douter que l'allusion ne serait pas transparente pour une fille... en fait, ça ressemble à une espèce de camps de boy-scout mais ça s'appelle l'armée. le costume était presque aussi folklorique que celui de robin des bois, et plus comfortable, si je comprends bien, que celui d'une geisha !
E
Tristana > Merci ))) Il parait que je porte bien aussi le costume traditionnel breton, mais c'est une autre histoire ))). J'avais bien aimé la description d'Amélie Nothomb sur les rapports humains dans les bureaux japonais.<br /> Eldorado > je ne connais pas, j'irai voir.<br /> Berlioz > j'avais bien aimé aussi. C'était un peu ambiance carte postale mais j'y avais retrouvé ce sentiment de "lost in translation" qu'on ressent facilement dès qu'on est coupé de ses références linguistiques et culturelles.<br /> Nicolas > pas de honte voyons. Et qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Un costume vert avec un fusil ? Tu jouais à Robin des Bois ou au chasseur ?<br /> Marie A > non, pas inquiète, c'est une expression familière. A la seconde suivante, sur l'autre photo, j'ai un grand sourire mais je me trouve niaise, donc je censure ;=). Par contre je n'étais pas super décontractée: je me souviens comme j'avais mal aux pieds et de la contrainte du kimono qui ne demandait qu'à se défaire.
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