9 février 2006
L'aiguillon manquant
( escalators du Louvre, aile Richelieu)
En voyant ces gens immobiles, montant et descendant sur plusieurs niveaux sans se croiser, j'ai pensé à l'excellent roman de Stalisnalw Lem "Retour des étoiles". Après un très long voyage, un cosmonaute revient sur Terre plusieurs générations après son départ. Tout a changé et les déplacement piétonniers se font sur des tapis roulants invisibles qui se superposent à l'infini. Mais surtout il se rend compte qu'il manque quelque chose aux hommes et aux femmes qu'ils rencontrent. Dans cette société du futur, ils ont tous été "débarrassé" dès leur naissance de leurs pulsions violentes. Ils ne sont plus capable d'aucune agressivité et le héros, avec ses pulsions intactes, parait menaçant et étrangement anachronique.
On pourrait être tenté de souhaiter un tel monde, sans guerre, sans querelle ni même broutille avec son voisin, un monde peuplé d'agneaux paisibles. Mais dans le roman cette société apparait ennuyeuse et désoeuvrée, préoccupée par son physique, et quelque part étrangement déshumanisée. Une société sans ressort, sans possibilité et sans âme. La rivalité serait-elle donc l'aiguillon indispensable à nos motivations? La menace le ferment aussi nécessaire que l'amour à nos battements de coeur ? Même si l'homme est le premier prédateur sur la liste des êtres vivants, il faut peut-être mieux continuer de composer avec et se dire que, s'il avait été de la race des moutons, nous ne serions pas là aujourd'hui.
Publicité
Commentaires
B
R
E
P
J